L’abbaye de Fleury en quelques dates

Fondée au VIIe siècle, l’abbaye de Fleury devient un haut lieu spirituel de l’Occident médiéval à la faveur de la translation des reliques de saint Benoît.

L'abbaye de Fleury

L’abbaye de Fleury est la gardienne des reliques de saint Benoît : vers 660, ses moines rapportèrent du Mont Cassin (Italie) les ossements du saint, auteur de la règle régissant la vie des moines bénédictins. Le monastère constitua dès l’époque carolingienne un foyer de brillante culture, doté aux 11e et 12e siècles d’un environnement monumental prestigieux. Ses abbés, Théodulfe, Odon, Abbon et Gauzlin furent de grands intellectuels qui conseillèrent les puissants.

Après une période de déclin et de troubles dus aux guerres de Religion, Richelieu confia en 1627 l’abbaye à la congrégation de Saint-Maur, qui redressa l’établissement. Après la Révolution et l’expulsion des moines, l’abbaye fut démolies mais son église fut préservée.

Abbatiale de Fleury ou basilique ?

Les deux ! L’abbaye tient son nom du hameau de Fleury (à un kilomètre), antique « domaine de Florius ». Des deux églises initiales, Saint-Pierre et Sainte-Marie, cette dernière s’impose comme abbatiale, où les moines célèbrent l’office, après le dépôt des reliques de saint Benoît. Si les bâtiments conventuels ont été détruits à la Révolution française puis reconstruits dans les années 1950, l’église abbatiale actuelle est le fruit de trois campagnes de construction qui s’échelonnent du début du XIe siècle à la fin du XIIe siècle. À elle seule, l’église abbatiale est un  résumé de l’art roman.

Devenue paroissiale après la Révolution, l’église est classée monument historique en 1840. Affectée à la communauté monastique refondée, elle est élevée au rang de basilique par le pape Pie XII en 1947, pour marquer son importance dans la chrétienté.

La tour-porche, abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire.

1400 ans d'histoire de l'abbaye de Fleury

  • 539
  • 672
  • 783-818
  • 988-1004
  • 1004-1030
  • 1070-1107
  • 1160-1207
  • 1486
  • 1627
  • 1790
  • 1840
  • 1921
  • 1944
  • 2000
  • 2019
  • 539 - Benoît de Nursie rédige sa règle

    539

    En Italie centrale, Benoît de Nursie fonde avec quelques fidèles le monastère du Mont-Cassin, berceau de l’ordre bénédictin. Il y rédige en 539 une règle qui fixe les principes de la vie des moines, et l’applique à sa communauté. Il meurt en 543.

    Légende : Benoît présentant sa règle à ses disciples Abbaye de Saint-Gilles (XIIe siècle) Add MS 16979 British Library (London) © British Library Board. All Rights Reserved / Bridgeman Images.

  • 672 - Translation des reliques de saint Benoît à Fleury

    672

    Abbé de Saint-Aignan d’Orléans, Leodebode fonde vers 648 un monastère à Fleury, sur les bords de la Loire.

    Troisième abbé de l’établissement, Mommole envoie en 672 un groupe de moines au Mont-Cassin, pour en rapporter les reliques de saint Benoît. Elles sont rapatriées à Fleury après de multiples miracles.

    Légende : La translation des reliques de saint Benoît à Fleury Linteau du portail nord de l’abbatiale (XIIe siècle) © Région Centre Val de Loire, Inventaire général.

  • 783-818 - Théodulf et la Renaissance carolingienne

    783-818

    D’origine wisigothique, Théodulf est un proche conseiller de Charlemagne. Nommé évêque d’Orléans et abbé de Fleury, il transforme le monastère en un brillant foyer de culture. De 803 à 806, il fait construire dans sa villa l’oratoire de Germigny-des-Prés. Théodulfe participe à la révision du texte biblique ordonnée par Charlemagne, et fait réaliser une copie de grand luxe.

    De 854 à 885, les Normands font plusieurs incursions dévastatrices en Val de Loire.

    Légende : Intérieur de l’oratoire carolingien de Germigny-des-Prés.

  • 988-1004 - Abbon l’enseignant

    988-1004

    Auteur d’une œuvre littéraire et scientifique vaste, Abbon fait de l’abbaye un haut lieu d’enseignement et forme de nombreux historiens, hagiographes et poètes… Vers l’an mil, il fait édifier une salle du trésor en pierre ou gazofilatium, l’actuelle chapelle Saint-Mommole. Il meurt au cours d’une rixe au prieuré de La Réole, dépendance de Fleury en Aquitaine, qu’il était parti réformer.

    Légende : Portrait présumé d’Abbon, détail d’un manuscrit de Fleury (début du XIe siècle) © Médiathèques d’Orléans, ms. 277.

  • 1004-1030 - Gauzlin, bâtisseur de la tour-porche

    1004-1030

    Administrateur et mécène avisé, l’abbé Gauzlin fait prospérer l’abbaye et assure son rayonnement dans le domaine des arts. Il lance après 1020 l’audacieux chantier de la tour-porche, qui devait être « un exemple pour la Gaule entière ».

    Un incendie ravage l’abbaye en 1026. Aujourd’hui des traces de rubéfaction de la pierre témoignent de la violence de l’incident.

    Légende : La tour-porche. © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Vanessa Lamorlette-Pingard.

  • 1070-1108 - Reconstruction du chevet de l’abbatiale

    1070-1108

    Lancée par l’abbé Guillaume, la construction du chevet, en lieu et place de l’abbatiale préromane, répond à la nécessité d’une nouvelle présentation des reliques de saint Benoît : conservées dans le chœur depuis 1026, les reliques sont transférées au centre d’une vaste crypte réservée aux moines.

    Avec son déambulatoire à chapelles rayonnantes et son plan à chapelles orientées, le projet architectural est l’un des plus originaux de son temps.

    En 1108, le roi Philippe Ier est enterré dans le chœur de la nouvelle abbatiale, pour reposer aux côtés du « père des moines d’occident ».

    Légende : Le chevet de l’abbatiale. © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Thierry Cantalupo.

  • 1160-1207 - Reconstruction de la nef

    1160-1207

    Abbé de 1144 à 1161, Macaire fait prospérer le monastère, dont il restaure la bibliothèque et où il développe les études scientifiques.

    Mise à exécution à la fin de son abbatiat, la reconstruction de la nef est achevée en 1207. Elle traduit un idéal d’austérité influencé par la pensée cistercienne.

    Légende : La nef de l’abbatiale, vue intérieure. © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Thierry Cantalupo.

  • 1486 - Fleury en commende

    1486

    En déclin depuis le XIIIe siècle, l’abbaye est dévastée en 1359, durant la Guerre de Cent Ans. En 1486, l’abbaye passe en commende : l’abbé est dorénavant nommé par le roi. Clerc ou laïc, il perçoit personnellement les revenus du monastère.

    Lors de la première guerre de religion, les protestants prennent le monastère en 1562. Abbé commendataire de Fleury converti au calvinisme, Odet de Coligny parvient à limiter leurs destructions.

    Légende : Odet de Coligny Portrait par François Clouet (vers 1550) © Chantilly, musée Condé, PE261 / RMN-Grand Palais.

  • 1627 - Les mauristes à Fleury

    1627

    Abbé commendataire de Fleury, Richelieu fait réparer l’abbatiale et confie le monastère à la jeune congrégation de saint Maur en 1627. Les moines mauristes exigent un strict respect de la règle et un haut niveau d’érudition. Ils donnent une nouvelle ardeur à l’abbaye et se consacrent à son embellissement aux XVIIe et XVIIIe siècles.

    Légende : L’abbaye de Fleury à la fin du XVIIe siècle. Planche extraite du Monasticon Gallicanum. © BnF

     

  • 1790 - Les moines quittent l’abbaye nationalisée

    1790

    Par décrets, l’Assemblée constituante supprime les ordres religieux et confisquent les biens de l’Eglise. A Fleury, les onze derniers moines quittent l’abbaye.

    Les bâtiments monastiques sont vendus en 1797 à un architecte orléanais qui les démantèle et en revend les matériaux. Au terme d’un échange avec les habitants, l’abbatiale est sauvée et devient église paroissiale.

    Légende : L’Assemblée nationale en 1790. © Archives nationales, AE II 3878.

  • 1840 - L’abbatiale monument historique

    1840

    Missionné pour un tour de France par la Commission des Monuments historiques, Prosper Mérimée constate l’état alarmant de Fleury et fait classer l’édifice.

    Plusieurs campagnes de restauration se succèdent jusqu’au début du XXe siècle.

    Légende : Gravure extraite de L’Histoire de l’abbaye royale de Saint-Benoît-sur-Loire par l’abbé Rocher.

  • 1921 - Max Jacob à Saint-Benoît

    1921

    Converti au catholicisme, le poète et artiste Max Jacob se retire à Saint-Benoît sur les conseils d’un ami prêtre, pour travailler et prier.

    Il y séjourne jusqu’en 1928, puis de 1936 à son arrestation en 1944.

    Légende : Max Jacob (au milieu) devant l’hôtel Robert à saint-Benoît-sur-Loire. Photographie de Marcel Béalu. Orléans, Musée des Beaux-Arts © François Lauginie.

  • 1944 - Le retour des moines

    1944

    Abbé de la Pierre-qui-Vire (Yonne), Dom Fulbert envoie un groupe de moines fonder une nouvelle communauté à Saint-Benoît.

    Trois ans plus tard, de nouveaux bâtiments dessinés par l’architecte Paul Tournon sont mis en chantier.

    Légende : Célébration du 14e centenaire de la mort de saint Benoît à Fleury Le Monde illustré, 26 juillet 1947. © CC du Val de Sully / Le Belvédère.

  • 2000 - Le Val de Loire, patrimoine mondial

    2000

    Le 30 novembre 2000, le Val de Loire est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des paysages culturels.

  • 9 novembre 2019 - Ouverture du Belvédère

    9 novembre 2019

    Au terme d’un projet initié en 2007, Le Belvédère est inauguré officiellement le 9 novembre 2019.

    Légende : Vue du Belvédère depuis l’avenue Célestin Chateignier © Luc Boegly.

Pour aller plus loin